Un des principaux problèmes que pose la semaine de 4 jours, c’est qu’elle laisse penser que toutes les heures se valent. Or, raisonner ainsi c’est ne pas tenir compte des capacités d’apprentissage des enfants. Remplacer le mercredi matin par des heures de fin de journée c’est oublier qu’ils apprennent mieux le matin. On remplace donc des heures propices à l’apprentissage par des heures où les enfants sont fatigués et n’apprennent plus. Dans les faits, cela revient à diminuer le temps d’enseignement. Et nous n’en avons pas besoin.
Avec un budget municipal restreint nous avons beaucoup investi pour accroître notre offre périscolaire et nous n’avons pas envie de tirer un trait sur tout ce travail et de rouvrir ce chantier qui est un retour en arrière car nous avons développé d’autres types d’apprentissage à l’école. C’est un choix politique. Utiliser ces activités pour élargir l’horizon de tous les enfants dont les familles n’auraient jamais les moyens d’offrir à leurs enfants autant d’activités différentes et pas seulement les enfants de familles culturellement élevées. C’est aussi pour cela que nous avons fait le choix de la gratuité pour toutes nos activités avec des encadrants qualifiés, de qualité et qui sont rémunérés afin que les ateliers perdurent.
Nous luttons pour l’égalité des chances et contre les inégalités sociales en proposant aux élèves des activités qu’ils pourraient ne pas trouver dans leur environnement familial ou qui n’auraient jamais eu l’occasion de pratiquer ou de découvrir : sport, musique, culture, art créatif, jeu d’échecs, atelier d’écriture, méditation relaxation, langue étrangère…élaborées en partenariat avec les enseignants.
Et en termes d’emploi ce n’est pas non plus négligeable même si ce sont des revenus complémentaires pour les intervenants.
Dans ce débat de la remise en cause des 4 jours et demi celui-ci a été confisqué par certains maires qui n’ont pas réussi à mettre en place des ateliers intéressants pour les enfants et qui invoquent des raisons financières. Certains enseignants qui veulent avoir 3 jours de repos, des parents d’élèves qui couchent trop tard leurs enfants avec la télé ou les tablettes vidéos et qui invoquent la fatigue, comme s ils ne se lèveront pas malgré tout le mercredi matin pour aller au centre de loisirs……Et on a tout simplement oublié d’y voir l’intérêt des enfants qui avec ces activités faisaient un pas vers l’égalité des chances.
Globalement oui, de 1960 à aujourd’hui on est passé de 30 h à 24 h d’école par semaine. On a donc enlevé un cinquième du temps scolaire. A titre comparatif, comme l’école primaire dure cinq ans, c’est comme si on faisait en 2017 le programme des années 1960 en un an de moins. Les élèves d’aujourd’hui ont tous sauté une classe. A cela s’ajoute le fait que leurs enseignements se sont diversifiés : langues vivantes, code de la route… Je ne le déplore pas, mais il faut arrêter de faire croire aux gens que l’on peut faire plus avec moins. A ce rythme-là nous sommes simplement en train de préparer des générations d’analphabètes.
Et j’ajoute que la présence de l’école primaire communale à La CROISILLE-SUR-BRIANCE est le garant de la pérennité de la vie locale et du lien indéfectible que les futurs citoyens, quel que soit leur parcours ultérieur, conserveront avec elle.
Lincoln disait » si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance «
Jean-Gérard DIDIERRE le 13 novembre 2017