Il y a 56 ans aujourd’hui, la France et les représentants du peuple algériens décidaient de tourner une page de leur histoire.
Le 18 Mars, les accords d’Evian étaient signés et le 19 Mars à midi, le cessez-le-feu devait prendre effet, même si les violences et les tragédies n’avaient pas cessé du jour au lendemain, la logique de la paix finissait par s’imposer.
Le 6 décembre 2012, fut adoptée la loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
C’est le 19 mars que fut adopté le cessez-le-feu de l’un des conflits les plus douloureux de l’histoire de notre pays.
Ce jour-là certains pensèrent « c’est fini », d’autres connurent le désarroi ; des jeunes Français évitèrent la mobilisation, d’autres commencèrent à entrevoir un retour dans leur famille.
Mais ce jour de soulagement pour beaucoup, de tristesse pour d’autres, ne signa pas la fin des drames et des horreurs. La France n’oublie pas les hommes, femmes, enfants dont le destin fut bouleversé après cette date.
En commémorant la date du 19 mars 1962, cela nous permet de rendre hommage, ici tous les ans aux victimes de la guerre d’Algérie et plus spécialement à La Croisille à Claude CHARTAGNAC qui n’en revint pas vivant.
Comment œuvrer désormais pour la transmission et le devoir de mémoire, indispensables dans notre société actuelle, si devant chaque mort d’anciens combattants nous ne sommes pas tous rassemblés ?
Oui, il est indispensable que les jeunes générations apprennent et sachent ce qui s’est réellement passé au cours de cette guerre, car ils sont les adultes de demain et le visage futur de notre société.
C’est dans la réconciliation de ces mémoires plurielles et par la reconnaissance des épreuves que tous ont traversées que naîtra l’apaisement entre ces deux pays la France et l’Algérie.
|
Albert Camus, qui souffrit dans sa chair de la lutte franco-algérienne, et qui combattit pour un rapprochement entre les deux ennemis intimes a écrit : « Toute autre politique que celle de la réconciliation n’amènera pas seulement la mort inutile de français et d’arabes, elle accentuera la solitude de la France et de l’Algérie, et le malheur des deux peuples ».
Amis de La Croisille ici rassemblés, nous devons continuer à tirer les enseignements de tous ces conflits pour mieux appréhender l’avenir, et pour poursuivre le travail de réconciliation.
En ce moment où la France traverse des difficultés avec la crise économique, et face à la montée des populismes, l’histoire doit encore et toujours être expliquée.
« Qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir » disait Primo Levy. Pour être ambitieux pour notre avenir nous devons être lucides sur chaque période de notre passé et déterminés à entretenir notre mémoire.
« Savoir c’est se souvenir » disait Aristote. Alors oui, souvenons-nous ! Et nous saurons que notre histoire n’est pas faite que de grandeur, mais en l’assumant nous n’en serons que plus grands.
VIVE LA PAIX.
VIVE LA FRANCE.
VIVE LA REPUBLIQUE.
Jean-Gérard Didierre le 19 mars 2018