CYRIL HERRY NOUS MET L’EAU A LA BOUCHE ….!

Extrait d’un roman en cours d’écriture :
« Père m’a parlé de nombreux lieux-dits qui ont brûlé dans les grands incendies. Leur nom est rayé de rouge sur les cartes. J’en ai traversé plusieurs, avec lui, puis lors de mes excursions seule. Des endroits dont il ne reste plus rien, que des murs en pierre à demi effondrés et des moignons de charpentes envahis d’arbres qui ont poussé au cœur des ruines. Mais je ne retrouve pas les paysages que père a décrit dans ses cahiers. Le sol et les amas de bois calcinés. Les troncs d’arbres que les flammes avaient dévorés, devenus des colonnes noircies, brisées, dressées vers le ciel comme des foules de doigts accusateurs, a-t-il écrit. La végétation a tout enseveli. La terre a recouvert les indices de désastre. Les preuves que l’homme est passé par ici. C’est là le dessein de la nature : effacer au plus vite toute trace des agissements de l’homme et de leurs conséquences. Depuis le tout début de l’humanité, si ça se trouve, elle efface tout sitôt que l’homme a le dos tourné.