
(Suivi du discours du Maire de La Croisille à Offendorf)
Pour commémorer le retour de ses habitants qui s’étaient réfugiés en 1939 à La-Croisille-sur-Briance pendant la seconde guerre mondiale, la commune d’Offendorf avait organisé une cérémonie en souvenir de ses déportés, et avait invité le maire de La Croisille.
La journée n’a pas été neutre en émotions tant fut important le nombre d’Offendorfoises et d’Offendorfois venus témoigner auprès de Jean-Gérard Didierre, de leurs souvenirs enfants à l’époque ou de ceux de leurs parents.
Au-delà de l’accueil chaleureux qu’a reçu le maire en Alsace, la journée s’est déroulée dans une organisation parfaite en la présence des maires du canton, des conseillers départementaux, du sénateur et des très nombreux habitants rassemblés pour l’occasion.
Après des discours très émouvants sur cette période sombre de notre histoire, de façon symbolique le maire de La Croisille et l’élue d’Offendorf ont déposé ensemble les gerbes des deux communes, en présence des corps constitués et des enfants de l’école communale.
Puis, c’est en cortège que tous les participants à la cérémonie se sont rendus à la suite des véhicules militaires américains de l’époque, à l’exposition relatant la libération d’Offendorf et l’histoire des réfugiés de la Croisille.
Nouvelle émotion pour le maire et son épouse en découvrant toutes ces photos d’époque des réfugiés alsaciens à la Croisille avec les crouzillauds qui les avaient accueillis
Et jean Gérard Didierre de conclure cette journée par ces mots : « de nos jours, le devoir de mémoire est devenu un impératif pour les responsables politiques, car nous sommes toujours les réfugiés de quelqu’un ».
DISCOURS DE JEAN-GERARD DIDIIER A LA COMMÉMORATION DU 8 MAI 2025 A OFFENDOR
C’est avec une émotion particulière qu’en tant que maire de La Croisille-sur-Briance j’ai répondu à l’invitation de votre maire et de votre conseil municipal pour venir chez vous commémorer ce 80éme anniversaire de la libération
Car nos deux cités ont eu en 1939 une part de l’histoire commune de la deuxième guerre mondiale, qu’elles ne pouvaient pas imaginer
Qui ici pouvait penser que du jour au lendemain le 1er septembre 1939 l’état vous intimerai l’ordre de quitter Offendorf dans les 24 heures pour un exode incertain ?
Qui pouvait imaginer que 40 000 alsaciens se retrouveraient en haute vienne et que ceux d’Offendorf seraient réfugiés à La Croisille-sur-Briance chez nous en limousin ?
Et que naitraient à La Croisille des enfants d’Offendorf comme Jacqueline KELLER ou Raymond MUTTERER
Ou encore que s’y marierait Emile STEIN ’avec Marie LAAS.
Sans oublier les décès chez nous de personnes âgées déportés à La Croisille comme Françoise HILD, Marcel SCHNERING, Louis STEIN ou de Raymond LIENHARD qui ne reviendrons jamais ici chez eux vivants.
Vous le voyez cette année la commémoration n’est pas seulement l’affaire des anciens combattants, des élus et des corps constitués. Elle est aussi celle d’avoir une pensée pour tous vos réfugiés qui ont tout laissé ici du jour au lendemain, c’est le sens de ma présence ici aujourd’hui pour témoigner de la fierté que des habitants de La Croisille les aient accueillis en ces jours sombres de notre histoire.
D’où l’importance du 8 mai 1945, ou le chemin inverse a pu être fait de La Croisille à Offendorf car la date de la capitulation allemande, met fin à la Seconde Guerre mondiale. Le souvenir des victimes du conflit le plus meurtrier de l’histoire se fait cette année sur fond de guerre en Europe.
Le 8 mai 1945 est une date importante pour notre histoire. Mais cette date est à la fois une fin et un début.
Elle marque la fin en Europe de la guerre la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité. Plus de 55 millions de femmes et d’hommes, dont la moitié de civils, ont péri au cours de ce conflit mondial.
Elle marque aussi la fin de l’Allemagne nazie, de son idéologie raciste et criminelle, qui a fait subir à l’Europe une barbarie absolue avec son cortège de souffrances et ses millions de morts.
Aux victimes que j’évoquais, s’ajoutent 35 millions de blessés, 3 millions de disparus, 30 millions de civils tués, parmi lesquels 6 millions de juifs et des Tsiganes exterminés dans la Shoah.
Ce 8 mai 1945, des millions de personnes sont déplacées et rentre chez eux comme ici a Offendorf, souvent sans abri ni ressources, les dégâts matériels sont considérables, le monde est alors en décombres.
Mais, ce 8 mai 1945 c’est aussi un début, une renaissance.
Rappelons-nous à ce titre ces mots gravés dans la pierre au Mémorial de Caen : « La douleur m’a brisé, la fraternité m’a relevé, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté. »
Cette date marque la renaissance de la France républicaine et démocratique, celle qui avait été abattue par l’esprit collaborationniste et par le régime de Vichy, de ses « petites mains » miliciennes à ses élites ministérielles.
Cette France qui renaît est encore plus républicaine puisqu’elle inscrit la solidarité dans sa constitution par la création de la sécurité sociale. Elle est aussi plus démocratique puisque les femmes ont, enfin, le droit de vote.
Ce 8 mai 1945 marque surtout le début de la plus grande période de paix que l’Europe ait connu. À la triste exception du conflit en ex-Yougoslavie [1991-2001], notre continent n’aura pas connu la guerre pendant 77 ans.
Nous le devions également au rapprochement franco-allemand. Nos deux pays ont célébré cette année les 62ans du Traité de l’Élysée [signé le 22 janvier 1963 par le Général de Gaulle et le chancelier Adenauer] qui scellait leur réconciliation
Nous le devions en partie grâce à la construction européenne. L’Union européenne avait été créée pour empêcher que jamais une guerre entre nations ne resurgisse sur le continent.
Hélas, cette longue période de paix est maintenant comme « en sursis ». Le 24 février 2022, la Russie a décidé d’envahir l’Ukraine, obligeant ce pays à entrer en guerre.
Depuis plus de 3 ans désormais, le fracas des armes retentit à nouveau en Europe. 2 000 kilomètres nous séparent de l’Ukraine, c’est bien peu.
Alors que nous venons de nous recueillir devant ce monument aux morts et de rendre hommage aux enfants d’Offendorf morts pour la France, avec cette année une pensée particulière pour les réfugiés de 1939 que nous avons accueillis a La Croisille-sur-Briance , le retour de la guerre en Europe doit nous conduire à considérer que la paix n’est jamais acquise. Elle se mérite et se protège en permanence.
Le retour de la guerre en Europe doit aussi nous faire réfléchir au sens du mot Patrie.
La Patrie nous enjoint de cultiver cette solidarité vis-à-vis de ce qu’on a défendu dans le passé et de ce qu’on devra défendre dans l’avenir.
Les combattants que nous honorons aujourd’hui, ainsi que le peuple ukrainien qui se bat avec honneur et héroïsme, nous donnent une magnifique démonstration d’engagement personnel dans la cause collective.
Il nous faut enfin retenir l’essentiel de cette cérémonie, à savoir la promesse faite le lendemain de la victoire du 8 mai de construire une Europe libre, unie, solidaire, rassemblée.
Victor Hugo écrivait : « Il faut allumer les grandes dates comme on allume les flambeaux ». Il nous appartient maintenant d’entretenir celui du 8 mai.
Notre rassemblement d’aujourd’hui entre nos deux communes s’enracine ainsi profondément dans notre histoire : il est l’expression de notre vigilance pour la paix, le respect de la personne humaine et des droits des peuples.
Nous savons bien que la paix n’est pas seulement un état de fait caractérisant les relations internationales.
La paix est la traduction d’un effort permanent de chacun pour que disparaissent la haine, les conflits et les morts qu’ils entraînent.
Il nous appartient d’entretenir le flambeau du 8 mai pour que se cultive encore et toujours l’idée que la liberté et la paix sont des valeurs fragiles toujours susceptibles d’être remises en cause par la folie des hommes.
. À nous de rester vigilants et de bâtir la paix de demain ; elle nous appartient.
Charles de Gaulle a écrit dans ses mémoires et j’en terminerai là : « La fin de l’espoir est le commencement de la mort. » Alors gardons espoir pour nous, notre pays, notre Europe et en ce moment aussi pour tous les Ukrainiennes et les Ukrainiens.
Gardons espoir en la nature humaine, dans sa volonté et sa capacité à relever les défis de son temps.
Vive la paix.
Vive la liberté
Vive l’amitié entre Offendorf et La Croisille
Vive la République.
Et vive la France.
LA PETITE LIBRAIRIE SAUVAGE
INFOS MAIRIE
SYDED 87
VENT ET PLUIE SUR LA CROISILLE ON ASSURE !

RECORD DE FREQUENTATION A LA FOIRE DE CE 18 AVRIL